
Maxine, alias Max (Zoé Héran), aime réparer des voitures. La mécanique ça la connait, c’est sa passion, mais c’est aussi une profession majoritairement masculine, dans laquelle il est difficile de se faire une place respectée en tant que femme. Préjugés, discrimination, être une femme dans ce milieu c’est devoir se battre pour se faire estimer. Dans son bleu de travail, avec du cambouis sur les mains et des marques au visage, Maxine se transforme, elle laisse sa féminité au placard et devient Max. Juste Max. Le court-métrage ne nous dit pas qu’il est impossible d’être une femme mécano, mais simplement que la société n’est pas prête à l’accepter aussi facilement. Alors que le garage est inspecté, Maxine se fait remarquer ; c’est un bon point pour l’entreprise d’embaucher « de la minorité ». Métiers d’homme, métiers de femmes, transcender ces barrières n’est pas évident, mais des mains de femmes ne peuvent-elles pas manier aussi bien les outils que des mains d’hommes ? La réalisatrice, Florence Hugues, s’engage au côté de son héroïne, et de fait, ne fait-elle pas également partie d’une minorité ? Le monde du cinéma n’est pas non plus paritaire, loin de là, faire des films, réparer des voitures, être pompier ou astronaute, les inégalités sont toujours omniprésentes au sein de métiers dits « masculins ».

Maxine semble devoir, au même titre que Georges Sand, se doter d’un pseudonyme pour espérer réussir. Mais ce n’est pas suffisant ; ses longs cheveux, ses formes et sa voix la trahissent. La société doit-elle alors laisser Maxine se métamorphoser en Max pour s’intégrer ou devrait-elle s’affranchir de ses barrières et laisser sa chance à la jeune fille en bleu de travail ? Si l’histoire se termine sur une note positive, il n’en reste pas moins que notre personnage n’a pas été embauché, la mise aux normes des locaux représentant un défi trop important pour le gérant. C’est finalement avec son ancien collègue (Côme Levin) qu’ils décideront de monter leur propre garage. La nouvelle génération tenterait-elle d’envoyer un message progressiste à ses mentors ? Le court-métrage pose donc de bonnes questions, l’actrice est saisissante de naturel et si ne devient pas Mad Max qui veut, tout le monde peut devenir une Maxine. Il suffit de se battre contre les préjugés, de se libérer des carcans de la société.
