
Depuis déjà bien longtemps, les hommes se rendaient sur les hauteurs de la cordillère des Andes pour observer le ciel nocturne. Les civilisations précolombiennes ont articulé leurs cultes autour de leurs observations des étoiles et des astres cosmiques. Aujourd'hui, les hommes n'ont pas arrêté de tourner leurs yeux vers le ciel, toujours aussi fascinés par la beauté de la voûte céleste. Comme nos lointains ancêtres, nous continuons de nous rendre au sommet des Andes pour un nouveau type de pèlerinage.
À 3000 mètres d'altitude, s'érigent les temples du XXe et XXIe siècle, de gigantesques coupoles blanches renfermant des bijoux de technologie. Près du désert d'Atacama, se trouvent certains des télescopes les plus puissants jamais conçus par l'homme. Les conditions environnementales d'aridité de ce désert rendent ce lieu optimal pour l'observation astronomique, et de nombreux scientifiques, qu'ils soient Chiliens ou d'ailleurs, travaillent ensemble à cette étude cosmique.
La fascination des astronomes pour les profondeurs du Cosmos tend à résoudre les mêmes questions qui poussaient les premiers hommes à observer le ciel : nous cherchons des réponses. D'où venons-nous ? Pourquoi sommes nous ici ? La science est une quête de sens, une quête spirituelle.
À 3000 mètres d'altitude, s'érigent les temples du XXe et XXIe siècle, de gigantesques coupoles blanches renfermant des bijoux de technologie. Près du désert d'Atacama, se trouvent certains des télescopes les plus puissants jamais conçus par l'homme. Les conditions environnementales d'aridité de ce désert rendent ce lieu optimal pour l'observation astronomique, et de nombreux scientifiques, qu'ils soient Chiliens ou d'ailleurs, travaillent ensemble à cette étude cosmique.
La fascination des astronomes pour les profondeurs du Cosmos tend à résoudre les mêmes questions qui poussaient les premiers hommes à observer le ciel : nous cherchons des réponses. D'où venons-nous ? Pourquoi sommes nous ici ? La science est une quête de sens, une quête spirituelle.
Cette recherche de nos origines via l'exploration du ciel est d'abord mise en perspective avec l'archéologie classique. La lumière, les ondes et tous ces éléments venus du cosmos qui servent aux scientifiques sont des vestiges du passé. Ces fragments d'un présent révolu, captés par ces télescopes, sont les seules informations dont les astronomes disposent. Ces deux formes d'archéologie se rejoignent et se mélangent en ce lieu. Le désert chilien est sec et donc propice à l'observation astronomique, mais aussi à la conservation des corps humains. De nombreuses momies précolombiennes ont été exhumées du désert et ont permis d'en apprendre plus sur ces civilisations.
Soudain, le film opère un basculement. La mémoire du cosmos, la mémoire des civilisations antiques vient se mélanger avec la mémoire récente. La question de notre origine au sein du cosmos est associée à une réalité bien plus brutale, celle des conséquences de la dictature chilienne.
Soudain, le film opère un basculement. La mémoire du cosmos, la mémoire des civilisations antiques vient se mélanger avec la mémoire récente. La question de notre origine au sein du cosmos est associée à une réalité bien plus brutale, celle des conséquences de la dictature chilienne.

Le réalisateur, Patricio Guzmàn, est un cinéaste de la mémoire chilienne, et tout particulièrement de l'histoire récente du pays. Car la dictature militaire de Pinochet de 1973 à 1990 reste, 30 ans après la chute du régime, une cicatrice béante dans l'esprit des Chiliens. Notamment en raison de l'impunité ambiante et du silence qui s'est abattu sur le pays après le départ du roi-général.
La violence du régime a conduit à la torture et à la disparition de nombreuses personnes. Nombreuses sont les familles qui continuent aujourd'hui à souffrir de l'absence de leurs enfants de leurs conjoints ou de leurs parents. Ces disparus, dont les corps n'ont jamais été retrouvés, hantent leurs jours et leurs nuits. Pour ces gens la, le désert est aussi une solution. Depuis 30 ans, les archéologues ont laissé place à des femmes et des hommes quelconques. Guzmàn nous montre ces dépossédés arpentant les étendues désertiques en quête de vérité, découvrant régulièrement des fragments d'os parmi les roches.
Au pied des gigantesques télescopes braqués vers le ciel, ces nombreux groupes cherchent sans relâche, les yeux rivés au sol, les restent des corps de leurs proches enlevés par la dictature, afin de leur offrir une digne sépulture.
Dans Notalgia de la Luz, Patricio Guzmàn met en perspective la recherche de nos origines au fond du cosmos avec la recherche de vérité de ces hommes et de ces femmes. En associant la recherche scientifique et le besoin de mémoire. En apprendre plus sur nos origines, en fouillant les profondeurs de l'univers. Fouiller le désert à la recherche de nos proches. Comprendre la formation des planètes et des galaxies ou faire son deuil. Au premier abord, ce sont deux choses bien distinctes. Mais l'archéologue de la mémoire nous montre dans ce film un lien insoupçonné entre l'universel et l'individuel.
Cette lumière, dont il est question dans le titre, n'est pas seulement une lumière physique provenant des étoiles. C'est aussi la lumière de la vie. Cette nostalgie qui s'exprime dans le film, c'est celle de la perte d'un proche, c'est celle d'un futur volé. Les recherches dans l'immensité du désert et l'immensité cosmique ne font plus qu'une et le silence de l'espace ne fait qu'un avec le silence du désert.
