
Pour des parents, la naissance d’un enfant est le plus beau moment d’une vie. Dans Pieces of a woman, le réalisateur hongrois Kornél Mundruczó décide de transformer le bonheur en enfer. Dès les trente premières minutes, le bébé de Martha (Vanessa Kirby, Lion d’or de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour son rôle) et Sean (Shia LaBeouf) meurt étouffé à la naissance.
Le cinéaste choisit alors de nous présenter le parcourt de reconstruction de deux personnes qui se retrouvent opposées par la force des choses. Une force si grande et insurmontable que ce couple amoureux et fusionnel avant le drame devient toxique l’un pour l’autre. Mundruczó s’intéresse à l’approche psychologique, presque freudienne de la tragédie en respectant les sept grandes étapes du deuil. Martha et Sean tentent de se retrouver, de se reconstruire mais toujours avec des approches dissemblables et incompatibles. Sean sombre dans une psychose de déni morbide et extravertie, soutenue par les membres de la famille de sa compagne, et qui débouchera sur une violence que lui-même aura du mal à contenir. Martha passe par une phase de déni aux antipodes de son compagnon, elle tente d’oublier le plus vite possible allant jusqu’à déménager la chambre de son bébé sans montrer la moindre émotion en public. Là ou Sean a besoin de discuter, Martha a besoin d’oublier.
Dans ce couple détruit, le seul moyen de communication reste la violence. Rarement physique, Mundruczó préfère prendre pour hypothèse première que les mots ou l’indifférence sont des armes plus perverses et destructrices sur le long-terme, ce qui ne pourra déboucher que sur la séparation et l’implosion de la relation entre Sean et Martha.
Au final, aucun des deux protagonistes n’assume ses erreurs respectives et il finissent par se perdre l’un et l’autre au fil du récit.
Le cinéaste choisit alors de nous présenter le parcourt de reconstruction de deux personnes qui se retrouvent opposées par la force des choses. Une force si grande et insurmontable que ce couple amoureux et fusionnel avant le drame devient toxique l’un pour l’autre. Mundruczó s’intéresse à l’approche psychologique, presque freudienne de la tragédie en respectant les sept grandes étapes du deuil. Martha et Sean tentent de se retrouver, de se reconstruire mais toujours avec des approches dissemblables et incompatibles. Sean sombre dans une psychose de déni morbide et extravertie, soutenue par les membres de la famille de sa compagne, et qui débouchera sur une violence que lui-même aura du mal à contenir. Martha passe par une phase de déni aux antipodes de son compagnon, elle tente d’oublier le plus vite possible allant jusqu’à déménager la chambre de son bébé sans montrer la moindre émotion en public. Là ou Sean a besoin de discuter, Martha a besoin d’oublier.
Dans ce couple détruit, le seul moyen de communication reste la violence. Rarement physique, Mundruczó préfère prendre pour hypothèse première que les mots ou l’indifférence sont des armes plus perverses et destructrices sur le long-terme, ce qui ne pourra déboucher que sur la séparation et l’implosion de la relation entre Sean et Martha.
Au final, aucun des deux protagonistes n’assume ses erreurs respectives et il finissent par se perdre l’un et l’autre au fil du récit.

Le cinéaste pousse son concept d’opposition jusque dans sa réalisation. Sean et Martha deviennent antagonistes grâce à la mise en scène. Nous nous surprendrons à découvrir dans une production américaine une notion de l’image comme moteur du récit et non pas comme simple illustration. Lorsque le couple fil le parfait amour au début du film, les plans sont longs, stables et en mouvements, presque oniriques et poétiques. À la déconstruction des deux personnages, Martha est la seule à rester dans cette bulle magique de par sa volonté de revenir vite à sa vie normale. Elle reste dans son monde, un monde en tous points semblable à ce qu’elle à connue, à la simple différence qu'elle est plus seule que jamais. De son côté, Sean est dans une vision du monde plus triste, détestable. Les plans sont courts, souvent sombres et fixes, comme la situation et le caractère du personnage. Lorsque les deux se retrouvent dans un même cadre, une sorte de fusion informe se crée, deux mondes qui ne peuvent pas, ne peuvent plus cohabiter. Les plans restent longs, mais ne bougent plus, sont sans vie.
Le seul moyen de quitter cette fuite en avant destructrice est de changer de vie, repartir à zéro. Sean est celui qui franchira le pas. Il disparaît du récit, de la vie de Martha et permet, de ce fai,t aux deux personnages d'accepter la mort de leur enfant. Pour recommencer à vivre, il fallait faire mourir leur vie d’avant.
Après le choc, le déni, la violence, la tristesse et la résignation, vient l’acceptation puis la reconstruction. Lente, peu sûr d’elle, mais présente, comme les petites germes de graines que Martha regarde sortir à la fin du film.
Une renaissance après une catharsis de plus de deux heures pour le spectateur dont la finalité n’est pas le facteur le plus important dans l’appréciation de l’œuvre, puisque fortement suggérée et attendue, au contraire de son évolution. Un film long, parfois inégal mais si beau.
