Par Romain Tissier
Tout commence comme un sympathique film de vacances. Le soleil brille haut dans le ciel au-dessus de la mer bleue de la Méditerranée grecque, des enfants s'amusent gentiment sur la plage. On se baigne, on chahute, on court sur le sable. Et pourtant, ce cadre paradisiaque va rapidement devenir le théâtre d'une crise humaine. Les images de cartes postales vont nous raconter le périple d'une famille, Dimitri, Dimitra et leurs deux filles, alors que le monde s'effondre autour d'eux.
Les prémices de cette nouvelle version de la fin du monde se font sentir au cours d'une scène d'un commun presque risible. Lui se lave les dents, Elle s'épile et leur fille déjà la bouée autour des hanches se plaint que le téléphone ne capte plus. Cela nous rappelle que la première raison via laquelle nous constaterons l'effondrement, c'est la perte de notre sacro-saint réseau et de sa 4G. Nos cerveaux résisteront-ils à la perte de la connexion ? Ou sombrerons-nous dans la folie ?​​​​​​​
Le film a pourtant la bonne idée de ne pas brandir la carte de l'anarchie totale. Mais on assistera tout de même, assez discrètement, aux comportements les plus détestables de notre espèce ; on vole, on extorque, on laisse les autres derrière nous pour sauver notre peau. Et tout cela contraste avec la douce chaleur des plus belles journées de l'été grec. Le drame humain vient flirter la comédie à plusieurs reprises et le court-métrage glisse de l'un à l'autre avec une facilité imperceptible. Une sensation d'absurdité se dégage du film rappelant à quel point nous pouvons nous retrouver démunis face à l'adversité !
Pendant plusieurs jours, le couple et leurs deux enfants deviendront des baroudeurs, et c'est alors le rêve de beaucoup d'entre nous qui se réalise. Le retour à une vie plus sauvage, plus naturelle. On ne se lève plus pour aller au travail, on ne paye plus ses impôts, d'ailleurs, on n'a même plus besoin d'argent. Fini le métro-boulot-dodo, désormais Dimitri et Dimitra sont livrés à eux-mêmes. Ils cultiveront la terre et recommenceront tout de zéro dans ce jardin d'Eden.
Mais le rêve s'efface d'un coup de corne, le bateau qui doit les ramener au continent est tout proche. Tout cela n'était peut-être qu'une idylle de vacances. Ou alors était-ce un avertissement ?
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