
Quand un spectateur non-initié pense au cinéma indien, Bollywood s’impose comme une évidence. Ses décors grandioses, ses histoires d’amour à l’eau de rose, ses acteurs et actrices tout droit sortis d’une pub de parfum, et surtout ses innombrables chansons.
Il est cependant important de casser un mythe dès le début de notre article, Bollywood n’est pas et ne devrait pas être un représentant du cinéma indien.
Il est cependant important de casser un mythe dès le début de notre article, Bollywood n’est pas et ne devrait pas être un représentant du cinéma indien.
Essayons de rester simple. Bollywood est un pôle de création dans un pays fourmillant de richesses et d’idées, tout comme Hollywood est une région spécifique de réflexions filmiques aux États-Unis, ce que ne nous empêche pas de regarder un cinéma à influence New-Yorkaise (Woody Allen est un exemple flagrant) ou Texane. Bien loin des influences hollywoodiennes donc.
Bollywood joue exactement le même rôle à la différence majeure que le cinéma indien se décompose majoritairement en dialectes bien distincts. Partons pour ce faire d’un constat simple : le cinéma indien doit se voir conjuguer au pluriel. En effet, un film tourné en Tamoul aura très peu de chance de sortir dans une région majoritairement de culture Hindi et vice versa.
Les frontières cinématographiques au sein même du pays sont extrêmement hermétiques l’une aux autres.
À l’instar de Bollywood pour le cinéma Hindi, nous pourrons trouver Sandalwood pour les films Kannada, Mollywood pour les films Malayalam, Tollywood pour les films Télougou et Bengali, Kollywood pour les films Tamoul, ou Pollywood pour les films Pendjab pour ne citer que les plus importants.
Ces industries fonctionnant comme des États indépendants, la manière de voir et de penser le cinéma diffère grandement en fonction de la région où l’on se trouve. Par exemple, le cinéma de Kollywood, du fait de sa proximité avec le Sri-Lanka et sa grande tradition communiste, aura beaucoup plus de facilité à nous proposer des œuvres brutes et sociales sur la vie quotidienne et la misère qui ronge le peuple indien notamment à cause des importants écarts de richesse au sein de la population. Bassin de la nouvelle vague indienne et longtemps porté par Satyajit Ray, le cinéma Bengali sera beaucoup plus axé sur une philosophie cinématographique de l’humain au centre de l’histoire et sur la déconstruction des codes relatifs au 7e art.
Bollywood joue exactement le même rôle à la différence majeure que le cinéma indien se décompose majoritairement en dialectes bien distincts. Partons pour ce faire d’un constat simple : le cinéma indien doit se voir conjuguer au pluriel. En effet, un film tourné en Tamoul aura très peu de chance de sortir dans une région majoritairement de culture Hindi et vice versa.
Les frontières cinématographiques au sein même du pays sont extrêmement hermétiques l’une aux autres.
À l’instar de Bollywood pour le cinéma Hindi, nous pourrons trouver Sandalwood pour les films Kannada, Mollywood pour les films Malayalam, Tollywood pour les films Télougou et Bengali, Kollywood pour les films Tamoul, ou Pollywood pour les films Pendjab pour ne citer que les plus importants.
Ces industries fonctionnant comme des États indépendants, la manière de voir et de penser le cinéma diffère grandement en fonction de la région où l’on se trouve. Par exemple, le cinéma de Kollywood, du fait de sa proximité avec le Sri-Lanka et sa grande tradition communiste, aura beaucoup plus de facilité à nous proposer des œuvres brutes et sociales sur la vie quotidienne et la misère qui ronge le peuple indien notamment à cause des importants écarts de richesse au sein de la population. Bassin de la nouvelle vague indienne et longtemps porté par Satyajit Ray, le cinéma Bengali sera beaucoup plus axé sur une philosophie cinématographique de l’humain au centre de l’histoire et sur la déconstruction des codes relatifs au 7e art.

Bollywood est donc en théorie un opposé porté sur le divertissement à tout prix, bien qu’aujourd’hui, les influences de chaque région se rassemblent et se mélangent de plus en plus. Le cinéma Hindi reste, contre toute attente, un cinéma aux origines très religieuses. Et là nous revenons à un sujet que nous avions laissé de côté, les chansons. Les séquences musicales, chères au cinéma Hindi, mais aussi maintenant au reste du cinéma indien, sont directement adaptées des rites hindous. En effet, le chant religieux hindou est une ode à un sentiment, un moment important et extraverti. Bollywood reprend dès l’arrivée du parlant ce concept et fait chanter ses personnages à des points clé de l’intrigue afin que les sentiments et situations explosent aux yeux des spectateurs. Les grands Prithviraj et Raj Kapoor seront parmi les premiers au milieu des années 1930 à institutionnaliser une corrélation entre divin et cinéma Hindi par la chanson et sans adaptation obligatoire d’une histoire religieuse. Avant eux, Bollywood (même s'il est difficile de prétendre que Bollywood existait déjà à cette époque) ne produisait presque que des œuvres revenants sur les grandes épopées et légendes hindous. Bollywood s’est donc peu à peu détaché de ses thèmes de prédilections pour se diversifier tout en gardant un ADN historique important.
Malgré tout ce que nous venons de découvrir, il est indéniable que Bollywood domine l’industrie indienne grâce à sa force économique de par son emplacement à Bombay, ville des affaires en Inde et l’Hindi, langue officielle du pays avec l’anglais.
Le cinéma indien reste cependant un cinéma riche et bien loin des clichés qui lui collent à la peau. Je vous encourage à vous intéresser aux films et aux réalisateurs qui ont fait l’Inde, comme Raj Kapoor, Guru Dutt, Satyajit Ray, Mrinal Sen, Dhundiraj Govind Phalke, Ritwik Gatak et Bimal Roy. Mais aussi des auteurs plus contemporains tel que Shyam Benegal, Anurag Basu, Anurag Kashyap, Adoor Gopalakrishnan ou encore Sanjay Leela Bhansali, pour ne citer qu’eux.
