TENET. Palindrome signifiant “principe” ou “doctrine” dans notre belle langue de Molière. Le choix d’un titre tel que celui-ci n’est, bien entendu, pas anodin. Alors que Christopher Nolan nous parle d’une société secrète tentant de protéger le monde d’un troisième conflit mondial venu du futur, les protagonistes évoluent dans le temps et, à l’image du titre, peuvent se mouvoir tant d’un côté, vers le futur, tant de l’autre, vers le passé. Compliqué ? Le scénario est, en effet, loin d’être simple et accessible, et si le réalisateur est pourtant connu pour ses films complexes, ici, il perd le spectateur. Vouloir faire un film sur le thème du voyage dans le temps est toujours des plus risqué. Même pour Nolan. N’essayez pas de comprendre, nous dit alors clairement le scénario. Mais comment apprécier un film que l’on ne peut pas appréhender, que l’on ne peut pas saisir ? C’est ce que Nolan ne semble pas avoir pris en compte. Nous sommes rapidement perdus, ballotés de scènes d’action en scènes d’action, sans réellement nous attacher aux personnages. D’ailleurs, celui de Katherine, interprété par Elizabeth Debicki, est horriblement plat ; d’abord princesse qui doit être sauvée par notre héros, la relation qu’elle entretien avec son fils devrait nous toucher et pourtant, elle est tellement peu approfondie qu’elle en devient un topos uniquement destiné à nous émouvoir sans y parvenir.
De leurs côtés, des scènes tombent parfois dans le comique, à l'image de celle du freinage d’urgence que le protagoniste parvient à faire uniquement grâce à la force de ses doigts.
Malgré tout, nous reconnaîtrons que le film est esthétiquement beau, que ses acteurs sont bons et qu’il s’inscrit très bien dans la lignée de films d’espionnage comme les
James Bond ou les Mission Impossible. Moins bon qu’Inception, nous n’avons pas su apprécier la tortueuse histoire de Tenet à sa juste valeur, mais peut-être devrions-nous essayer de regarder le film à l’envers, qui sait ?
 
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