
Dix ans après le désastreux Mange, prie, aime (2010), Ryan Murphy revient à la réalisation d’un long-métrage. Parti se refaire une santé du côté du petit écran avec des séries à succès telles que American Horror Story, The politician ou encore Hollywood, cette adaptation du musical multi-nominé de Broadway avait de quoi intriguer.
Si le film n’est bien évidemment pas le chef-d’œuvre de la fin d’année 2020, force est de constater que le résultat final vaut le coup d’œil et encore plus si l’on connaît la genèse de The Prom.
Emma Nolan, lycéenne ouvertement homosexuelle, espère se rendre au bal de fin d’année avec sa petite amie. Cependant, dans le fin fond de l’Indiana l’ouverture d’esprit semble être une faculté trop peu souvent existante. C’est alors qu’elle voit débarquer pour la soutenir une bande de stars de Broadway en manque de succès et de publicité.
Tout ceci est tiré d’une histoire vraie, celle de Constance McMillen qui avait vu son bal de fin d’année être purement et simplement annulé suite à sa demande de venir accompagnée de sa copine de l’époque. Une vive polémique avait alors suivie et le groupe Green Day lui avait apporté un soutien affiché.
The Prom est donc une œuvre beaucoup plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord. Elle y met les États-Unis en face de ses propres contradictions, de ses propres violences encore trop souvent d’actualités. Le film tire par ailleurs ses meilleures séquences lorsqu’il s’attelle à démontrer les absurdités discriminatoires et religieuses de l’Amérique profonde ou lorsqu’il laisse ses personnages se livrer émotionnellement.
Si le film n’est bien évidemment pas le chef-d’œuvre de la fin d’année 2020, force est de constater que le résultat final vaut le coup d’œil et encore plus si l’on connaît la genèse de The Prom.
Emma Nolan, lycéenne ouvertement homosexuelle, espère se rendre au bal de fin d’année avec sa petite amie. Cependant, dans le fin fond de l’Indiana l’ouverture d’esprit semble être une faculté trop peu souvent existante. C’est alors qu’elle voit débarquer pour la soutenir une bande de stars de Broadway en manque de succès et de publicité.
Tout ceci est tiré d’une histoire vraie, celle de Constance McMillen qui avait vu son bal de fin d’année être purement et simplement annulé suite à sa demande de venir accompagnée de sa copine de l’époque. Une vive polémique avait alors suivie et le groupe Green Day lui avait apporté un soutien affiché.
The Prom est donc une œuvre beaucoup plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord. Elle y met les États-Unis en face de ses propres contradictions, de ses propres violences encore trop souvent d’actualités. Le film tire par ailleurs ses meilleures séquences lorsqu’il s’attelle à démontrer les absurdités discriminatoires et religieuses de l’Amérique profonde ou lorsqu’il laisse ses personnages se livrer émotionnellement.

En temps normal, il aurait été facile de démonter la réalisation impersonnelle de Ryan Murphy, mais force est de constater que celle-ci fonctionne tant le kitsch assumé du long-métrage, aussi bien en terme de lumières que de costumes, nous renvoi à un certain fantasme du grandiose Hollywoodien et New-Yorkais via la richesse de Broadway. Ce manque de réalisme dans l’image nous aide à entrer dans l’univers de la comédie musicale et participe à la bonne humeur de l’œuvre. Le cinéaste dissimule aussi quelques trouvailles bienvenues par rapport à la pièce originale comme par exemple le choix de donner le rôle de la “méchante” à une actrice afro-américaine, choix judicieux qui permet de rendre compte que même une personne issue d’une autre minorité victime de discrimination peut devenir intolérante elle-même. Une façon de nous montrer que l’égalité est une chose fragile et jamais réellement acquise.
Toutes reprises du musical, les chansons participent à nous attacher émotionnellement aux différents personnages du récit. Elles nous font rire, sont émouvantes quand il le faut, et la joie communicative des interprètes rend les différentes performances crédibles bien que la majorité de celles-ci ne vous restera pas longtemps en tête. Mention spéciale cependant à la première chanson mettant en scène Emma. Simple, efficace, et franchement impactante.
Le principal problème de The Prom en tant que film vient de son casting, pourtant grandiose sur le papier. En effet les performances, ou plutôt les implications, sont très inégales en fonction des comédiens et comédiennes. Ainsi Nicole Kidman semble absente et peu soucieuse de son jeu, Ariana DeBose souffre de la comparaison avec Isabelle McCalla qui tient le rôle d’Alyssa Green dans le musical, et Kerry Washington peine à être crédible en antagoniste principale de l’histoire. James Corden s’en tire beaucoup mieux, sûrement grâce à son habitude des pièces de théâtre et des comédies musicales, mais ses mimiques clichées de personnage homosexuel pourraient en énerver plus d’un. Meryl Streep est en pilote automatique, ni mauvaise ni formidable bien que l’on sente qu’elle s’amuse sur le plateau. Finalement, ce sont les rôles secondaires pour la plupart qui s’en sortent le mieux, Keegan-Michael Key (le fameux Key de Key and Peele) campe un proviseur dépassé mais combatif, franchement drôle, tandis qu'Andrew Rannells utilise toutes ses facultés d’acteur de Broadway pour sortir du lot.
Quant à Jo Ellen Pellman, elle réussit avec brio son passage de la série au long-métrage en s’appropriant le personnage d’Emma et en la rendant plus souriante et joyeuse que sa version originale. De plus, elle parvient à rester juste tout au long des 2h11 qui composent le film, une performance remarquable pour un premier rôle en tête d’affiche.

Pour en revenir à l’histoire en elle-même, bien que s’attelant à suivre le plus possible le script de la pièce originale, Ryan Murphy fait des choix discutables : personnages inventés qui ne rajoutent rien au récit si ce n’est des minutes et sous-intrigues inutiles ou encore des coupes dans les chansons qui hérisseront les poils des connaisseurs de l’œuvre originale. Le film finit par accumuler les longueurs qui peuvent faire sortir de la projection. En conclusion, Ryan Murphy ne parvient pas à rendre son film aussi fluide que son modèle et à nous impliquer autant émotionnellement. En terme de comparaison, l’œuvre de Netflix est un échec.
Si le long-métrage est imparfait, il n’est pas mauvais pour autant. Il y a une chose que nous ne pourrons pas enlever au film, il est un des premiers destiné officiellement au grand public à parler du sujet de l’homosexualité de manière ouverte, joyeuse et au premier plan. Bref, comme ce que cela devrait être au quotidien, une histoire d’amour comme les autres et non pas un motif de discrimination et de mal-être.
The Prom est donc un bon film de divertissement avec un fond intelligent et émouvant. Clairement en dessous de sa version théâtrale, l’œuvre a au moins le mérite de vous faire danser de joie dans cette période triste que nous traversons sans forcément chercher à aller plus loin.
